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Les résultats attendus d’une augmentation des surfaces de maraîchage sont nombreux :
Un Jardin au Mali a des échanges depuis 10 ans avec les personnes influentes du village. Tout n’est pas maîtrisable. Certains déterminismes culturels et sociologiques peuvent jouer:
Le côté passionnant de cette aventure est bien de ne pouvoir tout maîtriser selon nos conceptions. Nous devrons nous laisser surprendre et nous laisser transformer par les solutions qu’apporteront les Dogon. Cette attitude d’écoute nous paraît être la meilleure pour la réussite du projet dont le signe sera l’appropriation du nouvel outil de travail par le village.
Une étude faite par l’association Agronomes sans Frontières (ASF) avec laquelle nous travaillons en partenariat dès 2004 prévoit 1/3 du territoire cultivé en oignons dogon (échalotes), 1/3 en pommes de terre, 1/3 en légumes. L’oignon est une production très généralisée en Pays Dogon, elle est d’un bon rapport, les paysans dogons savent la traiter pour la conservation (pilage, séchage, conditionnement en boules) et les réseaux de commercialisation existent. Cette culture aura la préférence des habitants.
La pomme de terre sera presque une innovation. Au Mali c’est un produit de luxe. L’agronome B. Jouan (ASF) considère que sa qualité nutritive, son excellent rapport en font une solution d’avenir pour résoudre le problème alimentaire de l’Afrique de l’Ouest. Il travaille depuis de nombreuses années pour le développement de cette filière dans la région. L’introduction de cette culture nécessitera une formation des villageois (culture, conservation, commercialisation).
Enfin la production de divers légumes traditionnels en Afrique de l’Ouest sera destinée principalement à l’auto-consommation.
Le bénéfice de ces cultures « représente une richesse extraordinaire pour un village comme Endé» (B.Jouan ASF).
Cela signifie d’abord une meilleure alimentation et davantage de liquidités pour se procurer le nécessaire (soins médicaux, frais de scolarité …).
L’analyse de la terre a montré qu’elle est d’assez bonne qualité près de la falaise mais qu’elle manque d’éléments organiques. Le compostage est donc nécessaire.
Le bétail étant laissé souvent en liberté, il faudra installer des clôtures pour protéger les cultures.
Le choix des cultures, la répartition des terres entre les familles, entre les hommes et les femmes, la conservation et la commercialisation, la création d’un fonds de roulement etc… sont essentiellement du ressort des villageois. Pour les aider dans ces tâches qui seront en partie nouvelles pour eux nous proposons la création d’un COMITE DE GESTION constitué d’abord des personnes les plus formées, au sein de leur association. Il faudra constituer un fonds de roulement alimenté par des taxes calculées au prorata des surfaces cultivées en vue d’investissements ultérieurs. En définitive, un nouveau mode de fonctionnement devrait voir le jour (à travers nos échanges avec les villageois qui ont leur propre logique d’organisation).
Les risques de l’eau stagnante pour la santé (moustiques, ver de Guinée, bilharziose). Nous sommes encore en recherche sur ce plan et toute proposition sera bienvenue. Nous avons l’idée d’installer des pompes simples alimentant par des tuyaux de petits bassins dans différents endroits du territoire afin d’éviter aux jardiniers d’aller trop souvent marcher dans l’eau. Le développement d’une faune aquatique (poissons, crapauds) se nourrissant de larves permettrait la diminution des moustiques.
ASF a prévu tout un programme de stages de formations pendant en coopération avec l’Association Ile et Vilaine Mopti (AIVM) qui dispose de formateurs français et maliens et avec l’association féminine de Bandiagara YAG-TU par laquelle les semences seront achetées.
Elle doit s’appuyer comme on l’a vu sur :
Un Jardin au Mali engage un partenariat avec Agro sans frontières (ASF)et l’Association Ile et Vilaine Mopti (AIVM) pour la mise en œuvre du Maraîchage : formation , semences ( avec l’association Yag Tu de Bandiagara) clôtures etc
Un Jardin au Mali finance 2 stages de formation , l'un sur le compostage, l'autre sur la gestion du périmètre maraîcher. Ces deux stages ont beaucoup de succès et les villageois voient avec optimisme l'aménagement agricole.
Nous avons reçu une subvention du Conseil général des Yvelines pour aider au financement de ce programme, prise en charge d’1/3 des coûts (formations, achat d’intrants, clôtures, …).Un jardin au Mali doit engager les 2/3 restants.
Après la reconstruction en béton cyclopéen d’une partie de la digue, les villageois procèdent à une première répartition des terres en vue de l’aménagement agricole.
Et malgré les nouveaux dégâts subis par l’ancienne digue, qui ont limité la surface inondée,
les villageois ont récolté 7 tonnes de riz sur 1/10 du territoire, en septembre 2009.
Cela prouve, s’il était besoin, l’utilité du barrage.
S’il était entièrement fonctionnel, ce seraient 70 tonnes qui pourraient être récoltées et IL N’Y AURAIT PLUS DE PROBLEME ALIMENTAIRE A ENDE !
Janvier 2009, une parcelle de 2ha est clôturée pour permettre le maraîchage à l’abri des animaux.
Cette année encore une partie du territoire a été inondée : les villageois ont fait une bonne récolte de riz pendant l’hivernage et une bonne récolte de céréales est attendue,… des semences ont été fournies grâce au financement Un Jardin au Mali / CG des Yvelines. En plus du mil, du sorgho, des pois, des cacahuètes…traditionnellement cultivés, gombos, aubergines, calebasses, melon jaune, céleri, bananiers, piments, ciboulette, coton et pommes de terre… ont été ou vont être plantés…
Au début de la saison des pluies 2010 (mai juin) les terrains ont été plantés de céréales (essentiellement le mil et du riz pour la 2eme fois depuis la construction du barrage) par les grandes familles qui en ont la jouissance selon l’usage établi; ils sont en friche après les récoltes et peuvent donc être prêtés à tous ceux qui le demandent : chacun va travailler sa parcelle pour cultiver des légumes dont des pommes de terre pour la première fois. 40 caisses de 25 kg de semences de pommes de terre ont été distribuées auprès d’une quarantaine de volontaires. Cela devraient permettre de récolter 8 à 15 tonnes de pommes de terre fin janvier/ début février : cette récolte sera en partie consommée par les villageois (mais la pomme de terre ne fait pas (encore !) partie de leurs habitudes alimentaires) et sera vendue sur les marchés des villes proches. Cette culture, nouvelle à Endé, est soutenue par Agro sans Frontières qui est notre partenaire pour former, accompagner les habitants de Endé dans la mise en culture de cette zone irriguée par le barrage. D’autres semences (aubergines, carottes, tomates, salades, basilic, courgettes etc…) ont aussi été plantées dans d’autres parcelles, mais il faudra attendre pour en voir les résultats et nous avons pu constater, sur le marché de Endé, qu’il n’y avait aucun légume à vendre à cette période de l’année (novembre, décembre).
Il est certain que, face à la baisse des activités liées au tourisme, le pays dogon et Endé entre autres, va devoir trouver d’autres ressources et l’agriculture en est une, les ramenant à leur propre histoire puisque les dogons étaient un peuple d’agriculteurs…
Il y a 10 ans, il ne restait qu’un seul maraîcher à Endé… Nous l’avons croisé, avec sa daba sur l’épaule… et sommes heureux qu’il ne soit plus le seul…
Nous avons reçu le bilan du Maraîchage de la campagne 2010 – 2011 qui a mobilisé une partie du village : c’est un début, les villageois doivent se remettre à cette activité traditionnelle mais délaissée depuis des années en raison de la sécheresse qui s’est installée dans la région. Par ailleurs, la zone cultivable est encore très réduite car le barrage n’est pas terminé,
Ce bilan a été rédigé par Soumaïla GUINDO, maire de la commune et Secrétaire Général de Di Kanmonou :
Région de
Mopti
Cercle de Bankass – Commune de Kani Bonzon
Village
de Ende
Association Kanmonou « Solidarité pour l'eau », Ende.
Le Gombo : La Production du Gombo continue en merveille. Vendu et consommé aussi :
Pomme de Terre :
Le tarissement précoce de la retenue au niveau du barrage (qui n’est efficace que très partiellement tant qu’il est inachevé)
Manque de matériels et de produits phytosanitaires.
Oignon : Dans l’ensemble le résultat est satisfaisant, cependant il reste à renforcer la capacité des producteurs à l’utilisation des intrants.
Remarque Générale : Manque de matériels de traitement et des produits. phytosanitaires, qui a joué sur la qualité des produits
Nous avons constaté que la faible productivité est due à la faible maîtrise des techniques culturales, au non traitement des plants contre les vers et insectes et au tarissement précoce des points d’eau.
Malgré la faible expérience des producteurs, l’insuffisance de matériel, de traitements et de lieux de conservation, et surtout le fait que la zone irriguée soit petite puisque le barrage n’est pas assez long encore, nous pouvons dire que les résultats de la production de cette 1ère campagne ont été satisfaisants. C’est un vrai encouragement pour l’avenir.
Soumaïla Guindo.
Il est important de rappeler que les récoltes de céréales de 2011 ont été catastrophiques en raison d’une quantité insuffisante de pluie sur une durée trop courte ; le mil et autres céréales n’ont pas grossi assez et ont été ravagés par des insectes et vers.
Le maraîchage était important pour le village mais une partie des hommes travaillaient sur le chantier du barrage et de nombreux autres étaient partis dans les pays voisins pour travailler.
La population est encore débutante pour le maraîchage
Besoins en semences et matériel :
Le comité
de gestion du maraîchage
Réunion de bilan du
15.05.2012
N° | Nom | Prénom | Qté prêtée | Quantité obtenue |
1 | Guindo | Boubacar dit 'B' | 37kgs | 450 KGS |
2 | Guindo | Bakary | 25kgs | 240 KGS |
3 | Guindoi | Korka | 25kgs | 210 KGS |
4 | Kani-Kombolé | Association Amakéné | 250kg | 1800 KGS |
1ER
Daouda Guindo en aubergine. Ogod
1ER Issa Guindo en tomate.
Guinek
1ER Bonson Guindo en piment. Ogod
1ER Oumar Lagan en
salade. Endé-Wo
1ER
Binta Guindo en papaye Toro
Le « barrage » ayant irrigué près de 18ha, la saison de maraîchage va pouvoir se dérouler sur des surfaces plus grandes que les années précédentes.
Un projet a été établi pour les 3 années qui viennent à partir des demandes de Di Kanmonou ; depuis plusieurs mois, nous échangeons de manière très constructive par courriels, sms..
Des priorités ont été dégagées pour la saison présente, pour les achats de matériels (semences, outils, appareils de traitement, balances…), pour les aménagements (construction d’un magasin de stockage des semences et des outils) et pour les formations indispensables pour améliorer les techniques de culture , par Moumouni Koné chargé de mission Agro Sans Frontières Bretagne (ASF-B) et Association Ille et Vilaine Mopti (AIVM).
Par ailleurs, afin de prolonger l’utilisation des légumes et fruits récoltés et d’éviter les pertes, les techniques de séchage solaire vont être introduites avec l’achat de matériel et les formations nécessaires (par l’association Yag Tu de Bandiagara)
Les évènements qui troublent le Mali depuis près de 2 ans, touchent indirectement Endé (augmentation des prix des denrées, difficultés d’approvisionnement…) mais pour éviter que de nombreux groupes partent en formation à Mopti, Di Kanmonou a proposé de former des « Personnes Ressources » qui feront elles mêmes la formation des cultivateurs et cultivatrices à Endé, en complément du suivi sur place par M Koné (Chargé de Mission AIVM)
Soit 10 Personnes Ressources – dont 7 femmes - pour les 4 quartiers de Endé.
Un Aide Coordinateur secondera le Secrétaire Administratif de Di Kanmonou (qui est aussi Maire de la commune dont dépend Endé, avec une grosse charge de travail)
Un Jardin au Mali finance le Budget de cette saison 2012 – 2013 (de novembre 2012 à avril 2013) ainsi que des indemnités pour ces 11 personnes.
Les semences, le matériel, ont été commandés et une grande partie a été livrée à Endé,
Les formations au maraîchage ont commencé à Bandiagara.
Les terrains sont préparés et la mise en culture est en cours avec le soutien des Personnes Ressources et l’encadrement de Moumouni Koné (ASF - AIVM). Une soixantaine de villageois ont investi une parcelle, aidés de leur famille.
Des clôtures traditionnelles ont été construites pour compléter la clôture grillagée.
Actuellement, nous avons le soutien du CG des Yvelines pour 30% des dépenses faites. Nous devons donc trouver des financements complémentaires…
Le bilan de cette saison devra permettre de définir le projet de la saison prochaine . Une case de conservation des légumes, une unité de transformation devraient être construites dès 2013.
Dans la convention qui lie Un Jardin au Mali et Di Kanmonou, il est prévu que la participation du village devra augmenter chaque année, grâce à la valorisation des récoltes, afin d’aboutir à l’autonomie pour la saison 2015-2016.
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