Le maraîchage


 


Réunion à Endé du comité de maraîchage AIV Un Jardin Au Mali


Conservation des oignons à Endé


Clôture du périmétre maraîcher à Endé fin 2009


Maraîchage à Endé en janvier 2009


Maraîchage à Endé en janvier 2009


Travail des champs à Endé en août 2010


Récolte des cacahuétes en octobre 2010


Le riz à Endé en août 2010

Les résultats attendus d’une augmentation des surfaces de maraîchage sont nombreux :

Les intentions et les prévisions

Un Jardin au Mali a des échanges depuis 10 ans avec les personnes influentes du village. Tout n’est pas maîtrisable. Certains déterminismes culturels et sociologiques peuvent jouer:

Le côté passionnant de cette aventure est bien de ne pouvoir tout maîtriser selon nos conceptions. Nous devrons nous laisser surprendre et nous laisser transformer par les solutions qu’apporteront les Dogon. Cette attitude d’écoute nous paraît être la meilleure pour la réussite du projet dont le signe sera l’appropriation du nouvel outil de travail par le village.

Les options de maraîchage

Le choix des cultures

Une étude faite par l’association Agronomes sans Frontières (ASF) avec laquelle nous travaillons en partenariat dès 2004 prévoit 1/3 du territoire cultivé en oignons dogon (échalotes), 1/3 en pommes de terre, 1/3 en légumes. L’oignon est une production très généralisée en Pays Dogon, elle est d’un bon rapport, les paysans dogons savent la traiter pour la conservation (pilage, séchage, conditionnement en boules) et les réseaux de commercialisation existent. Cette culture aura la préférence des habitants.

La pomme de terre sera presque une innovation. Au Mali c’est un produit de luxe. L’agronome B. Jouan (ASF) considère que sa qualité nutritive, son excellent rapport en font une solution d’avenir pour résoudre le problème alimentaire de l’Afrique de l’Ouest. Il travaille depuis de nombreuses années pour le développement de cette filière dans la région. L’introduction de cette culture nécessitera une formation des villageois (culture, conservation, commercialisation).

Enfin la production de divers légumes traditionnels en Afrique de l’Ouest sera destinée principalement à l’auto-consommation.

Le bénéfice de ces cultures « représente une richesse extraordinaire pour un village comme Endé» (B.Jouan ASF).

Cela signifie d’abord une meilleure alimentation et davantage de liquidités pour se procurer le nécessaire (soins médicaux, frais de scolarité …).

L’amélioration de la terre et la clôture de la zone de maraîchage.

L’analyse de la terre a montré qu’elle est d’assez bonne qualité près de la falaise mais qu’elle manque d’éléments organiques. Le compostage est donc nécessaire.

Le bétail étant laissé souvent en liberté, il faudra installer des clôtures pour protéger les cultures.

La gestion du périmètre maraîcher

Le choix des cultures, la répartition des terres entre les familles, entre les hommes et les femmes, la conservation et la commercialisation, la création d’un fonds de roulement etc… sont essentiellement du ressort des villageois. Pour les aider dans ces tâches qui seront en partie nouvelles pour eux nous proposons la création d’un COMITE DE GESTION constitué d’abord des personnes les plus formées, au sein de leur association. Il faudra constituer un fonds de roulement alimenté par des taxes calculées au prorata des surfaces cultivées en vue d’investissements ultérieurs. En définitive, un nouveau mode de fonctionnement devrait voir le jour (à travers nos échanges avec les villageois qui ont leur propre logique d’organisation).

La santé

Les risques de l’eau stagnante pour la santé (moustiques, ver de Guinée, bilharziose). Nous sommes encore en recherche sur ce plan et toute proposition sera bienvenue. Nous avons l’idée d’installer des pompes simples alimentant par des tuyaux de petits bassins dans différents endroits du territoire afin d’éviter aux jardiniers d’aller trop souvent marcher dans l’eau. Le développement d’une faune aquatique (poissons, crapauds) se nourrissant de larves permettrait la diminution des moustiques.

La formation des habitants

ASF a prévu tout un programme de stages de formations pendant en coopération avec l’Association Ile et Vilaine Mopti (AIVM) qui dispose de formateurs français et maliens et avec l’association féminine de Bandiagara YAG-TU par laquelle les semences seront achetées.

La mise en œuvre

Elle doit s’appuyer comme on l’a vu sur :

Novembre 2004

Un Jardin au Mali engage un partenariat avec Agro sans frontières (ASF)et l’Association Ile et Vilaine Mopti (AIVM) pour la mise en œuvre du Maraîchage : formation , semences ( avec l’association Yag Tu de Bandiagara) clôtures etc

Mars 2005

Un Jardin au Mali finance 2 stages de formation , l'un sur le compostage, l'autre sur la gestion du périmètre maraîcher. Ces deux stages ont beaucoup de succès et les villageois voient avec optimisme l'aménagement agricole.

2008

Nous avons reçu une subvention du Conseil général des Yvelines pour aider au financement de ce programme, prise en charge d’1/3 des coûts (formations, achat d’intrants, clôtures, …).Un jardin au Mali doit engager les 2/3 restants.

2009

Après la reconstruction en béton cyclopéen d’une partie de la digue, les villageois procèdent à une première répartition des terres en vue de l’aménagement agricole.

Et malgré les nouveaux dégâts subis par l’ancienne digue, qui ont limité la surface inondée,

les villageois ont récolté 7 tonnes de riz sur 1/10 du territoire, en septembre 2009.

Cela prouve, s’il était besoin, l’utilité du barrage.

S’il était entièrement fonctionnel, ce seraient 70 tonnes qui pourraient être récoltées et IL N’Y AURAIT PLUS DE PROBLEME ALIMENTAIRE A ENDE !

Janvier 2009, une parcelle de 2ha est clôturée pour permettre le maraîchage à l’abri des animaux.

2010

Cette année encore une partie du territoire a été inondée : les villageois ont fait une bonne récolte de riz pendant l’hivernage et une bonne récolte de céréales est attendue,… des semences ont été fournies grâce au financement Un Jardin au Mali / CG des Yvelines. En plus du mil, du sorgho, des pois, des cacahuètes…traditionnellement cultivés, gombos, aubergines, calebasses, melon jaune, céleri, bananiers, piments, ciboulette, coton et pommes de terre… ont été ou vont être plantés…

Janvier 2011

Au début de la saison des pluies 2010 (mai juin) les terrains ont été plantés de céréales (essentiellement le mil et du riz pour la 2eme fois depuis la construction du barrage) par les grandes familles qui en ont la jouissance selon l’usage établi; ils sont en friche après les récoltes et peuvent donc être prêtés à tous ceux qui le demandent : chacun va travailler sa parcelle pour cultiver des légumes dont des pommes de terre pour la première fois. 40 caisses de 25 kg de semences de pommes de terre ont été distribuées auprès d’une quarantaine de volontaires. Cela devraient permettre de récolter 8 à 15 tonnes de pommes de terre fin janvier/ début février : cette récolte sera en partie consommée par les villageois (mais la pomme de terre ne fait pas (encore !) partie de leurs habitudes alimentaires) et sera vendue sur les marchés des villes proches. Cette culture, nouvelle à Endé, est soutenue par Agro sans Frontières qui est notre partenaire pour former, accompagner les habitants de Endé dans la mise en culture de cette zone irriguée par le barrage. D’autres semences (aubergines, carottes, tomates, salades, basilic, courgettes etc…) ont aussi été plantées dans d’autres parcelles, mais il faudra attendre pour en voir les résultats et nous avons pu constater, sur le marché de Endé, qu’il n’y avait aucun légume à vendre à cette période de l’année (novembre, décembre).

Il est certain que, face à la baisse des activités liées au tourisme, le pays dogon et Endé entre autres, va devoir trouver d’autres ressources et l’agriculture en est une, les ramenant à leur propre histoire puisque les dogons étaient un peuple d’agriculteurs…

Il y a 10 ans, il ne restait qu’un seul maraîcher à Endé… Nous l’avons croisé, avec sa daba sur l’épaule… et sommes heureux qu’il ne soit plus le seul…

Août 2011




Nous avons reçu le bilan du Maraîchage de la campagne 2010 – 2011 qui a mobilisé une partie du village : c’est un début, les villageois doivent se remettre à cette activité traditionnelle mais délaissée depuis des années en raison de la sécheresse qui s’est installée dans la région. Par ailleurs, la zone cultivable est encore très réduite car le barrage n’est pas terminé,

Ce bilan a été rédigé par Soumaïla GUINDO, maire de la commune et Secrétaire Général de Di Kanmonou :

Région de Mopti
Cercle de Bankass – Commune de Kani Bonzon
Village de Ende

Association Kanmonou « Solidarité pour l'eau », Ende.

Bilan des production de riz et maraîchage de la campagne 2010-2011




Résultat : assez bon

Le Gombo : La Production  du Gombo continue en merveille. Vendu et consommé aussi :

Difficulté rencontrées

Pomme de Terre :




Contrainte

Le tarissement précoce de la retenue au niveau du barrage (qui n’est efficace que très partiellement tant qu’il est inachevé)

Manque de matériels et de produits phytosanitaires.

Oignon : Dans l’ensemble le résultat est satisfaisant, cependant il reste à renforcer la capacité des producteurs à l’utilisation des intrants.

Remarque Générale : Manque de matériels de traitement et des produits. phytosanitaires, qui a joué sur la qualité des produits

Nous avons constaté que la faible productivité est due à la faible maîtrise des techniques culturales, au non traitement des plants  contre les vers et insectes et au tarissement précoce des points d’eau.

Conclusion

Malgré la faible expérience des producteurs, l’insuffisance de matériel, de traitements et de lieux de conservation, et surtout le fait que la zone irriguée soit petite puisque le barrage n’est pas assez long encore, nous pouvons dire que les résultats de la production de cette 1ère campagne ont été satisfaisants. C’est un vrai encouragement pour l’avenir.

Classification des meilleurs producteur 2010-2011

Demandes d’aide pour la campagne 2011/2012




Soumaïla Guindo.

Juin 2012

Récolte 2011/2012 : bilan

Il est important de rappeler que les récoltes de céréales de 2011 ont été catastrophiques en raison d’une quantité insuffisante de pluie sur une durée trop courte ; le mil et autres céréales n’ont pas grossi assez et ont été ravagés par des insectes et vers.

Le maraîchage était important pour le village mais une partie des hommes travaillaient sur le chantier du barrage et de nombreux autres étaient partis dans les pays voisins pour travailler.

Résultats :

  1. Le riz : la récolte du riz à été mauvaise cette année due au déficit pluviométrique de l’hivernage passée.
  2. Seulement une tonne deux cent a été récolté (1tonne 200 kg).

  3. L’oignon : En plus de la semence conservée par nous même, l’O N G promotion pour le développement communautaire (PDCO Bandiagara) nous a accordé un prêt en semence de 200kg pendant cette campagne, le prêt a été déjà remboursé. Le petit magasin de conservation est plein d’oignon de semence déposer par les producteurs pour la campagne prochaine. Plus de 90% des familles ont cultivé de l’oignon, le résultat a été bon dans son ensemble. La qualité très appréciée sur le marché. Une partie a été vendue destinées et a permis aux familles d’acheter des céréales avec les bénéfices réalisés.
    Une autre partie a été destinée à la consommation directe qui a permis également d’améliorer la qualité des plats.
    A Endé, 2,15 ha ont été plantés et 22 T ont été récoltées.

  4. La pomme de terre : la semence de pomme de terre a été approvisionnée à temps aux producteurs. Ce qui a fait son succès comparativement à la campagne passée.
    Les 1250 kg de semences de pomme de terre ont permis de planter 2, 35 hectares parce ce que les tubercules ont été coupés par germe avant d’être plantés.
    Le comité de maraîchage par solidarité a remis quelques caisses de semence aux maraîchers des villages voisins à leur demande comme : Yabatoulou, Kani- Kombolé, Kani-Bonzon, qui ont fait aussi un résultat assez bon. En tout 14 caisses ont été produites dans ces trois villages voisins
    Ils ont remboursé la totalité du prix prévue dans le protocole d’accord.
    Le résultat a été meilleur que la saison précédente dans son ensemble en qualité et quantité.
    24,7 tonnes ont été récoltées.
    Une très grande partie a été consommée directement par les familles soit 93% des récoltes. Et 7% ont été vendus dans les marchés pour participation aux semences subventionnées. Au total 108 personnes ont bénéficié pour produire, plus les bénéficiaires des villages de Yabatalou, Kani-kombole, Kani-Bonzon.
    La culture de la pomme de terre a aidé à réduire la crise alimentaire liée au manque de céréales et à améliorer la qualité des plats et diversifier le régime alimentaire.

  5. La production des aubergines, tomates, piments, salades a doublé si non triplé par rapport à la campagne précédente.
    La production de la papaye et du gombo continue très bien ; les récoltes sont toujours vendues et consommées. Nous n’avons pas mesuré les quantités précises récoltées par manque de matériel de pesage dans tous les quartiers…

Les difficultés rencontrées

La population est encore débutante pour le maraîchage

  1. Pomme de terre :

  1. Oignon

  1. Tomate, aubergine, piment, gombo et autres.

Contraintes

Perspectives et suggestions:

Besoins en semences et matériel :

  1. Semences en échalote, et oignon, piment, aubergine, gombo, salade, carotte, choux, betterave, concombre, tomate, pomme de terre,

  2. Magasin de conservation,

  3. Unité de transformation des légumes pour éviter les pertes et allonger la période de consommation

  4. Gros matériel de pesage et autres petits moyens manuels de pesage,

  5. Produits phytosanitaires et matériel de traitement,

  6. Matériel d’arrosage,

  7. Périmètre maraîcher a Endé-Wo avec puits,

  8. Creusement de mare à l’intérieur du périmètre maraîcher au niveau du barrage,

  9. Deux puits améliorés dans le périmètre des femmes sindjéré,

  10. Formation sur les techniques culturales,

  11. Moto pompes pour le groupement,

  12. Micro-crédit ;

Le comité de gestion du maraîchage
Réunion de bilan du 15.05.2012

Classification des meilleurs maraîchers de la campagne 2011/2012

Pomme de terre :

Nom Prénom Qté prêtée Quantité obtenue
1 Guindo Boubacar dit 'B' 37kgs 450 KGS
2 Guindo Bakary 25kgs 240 KGS
3 Guindoi Korka 25kgs 210 KGS
4 Kani-Kombolé Association Amakéné 250kg 1800 KGS

Oignon (échalotte)

  1. groupe de GARIBOU Guindo, 600kg Endé-ogodeingou

  2. groupe de oumarou, 450kg Toro

  3. groupe de sagou, 380kg Endé

  4. groupe de An- ounnè, 338kg Ogod

  5. groupe de Anglé, 310kg Ogod

  6. groupe de Daouda, 301kg Toro

  7. groupe de Aminata, 270kg Guinékanda

  8. groupe de salimata, 213kg Endé- Wo

  9. groupe de binta, 195kg Toro

Autres légumes et tubercules

1ER Daouda Guindo en aubergine. Ogod
1ER Issa Guindo en tomate. Guinek
1ER Bonson Guindo en piment. Ogod
1ER Oumar Lagan en salade. Endé-Wo
1ER Binta Guindo en papaye Toro

Janvier 2013

Développement du maraîchage


Cloture traditionnelle

Livraison des balances

Endé, décembre 2012

Livraison des semences et des malles

Les planches de maraîchage

Livraison du matériel

Livraison des appareils de traitement

Formation au maraîchage à Bandiagara

Le « barrage » ayant irrigué près de 18ha, la saison de maraîchage va pouvoir se dérouler sur des surfaces plus grandes que les années précédentes.

Un projet a été établi pour les 3 années qui viennent à partir des demandes de Di Kanmonou ; depuis plusieurs mois, nous échangeons de manière très constructive par courriels, sms..

Des priorités ont été dégagées pour la saison présente, pour les achats de matériels (semences, outils, appareils de traitement, balances…), pour les aménagements (construction d’un magasin de stockage des semences et des outils) et pour les formations indispensables pour améliorer les techniques de culture , par Moumouni Koné chargé de mission Agro Sans Frontières Bretagne (ASF-B) et Association Ille et Vilaine Mopti (AIVM).

Par ailleurs, afin de prolonger l’utilisation des légumes et fruits récoltés et d’éviter les pertes, les techniques de séchage solaire vont être introduites avec l’achat de matériel et les formations nécessaires (par l’association Yag Tu de Bandiagara)

Les évènements qui troublent le Mali depuis près de 2 ans, touchent indirectement Endé (augmentation des prix des denrées, difficultés d’approvisionnement…) mais pour éviter que de nombreux groupes partent en formation à Mopti, Di Kanmonou a proposé de former des « Personnes Ressources » qui feront elles mêmes la formation des cultivateurs et cultivatrices à Endé, en complément du suivi sur place par M Koné (Chargé de Mission AIVM)

Soit 10 Personnes Ressources – dont 7 femmes - pour les 4 quartiers de Endé.

Un Aide Coordinateur secondera le Secrétaire Administratif de Di Kanmonou (qui est aussi Maire de la commune dont dépend Endé, avec une grosse charge de travail)

Un Jardin au Mali finance le Budget de cette saison 2012 – 2013 (de novembre 2012 à avril 2013) ainsi que des indemnités pour ces 11 personnes.

Les semences, le matériel, ont été commandés et une grande partie a été livrée à Endé,

Les formations au maraîchage ont commencé à Bandiagara.

Les terrains sont préparés et la mise en culture est en cours avec le soutien des Personnes Ressources et l’encadrement de Moumouni Koné (ASF - AIVM). Une soixantaine de villageois ont investi une parcelle, aidés de leur famille.

Des clôtures traditionnelles ont été construites pour compléter la clôture grillagée.

Actuellement, nous avons le soutien du CG des Yvelines pour 30% des dépenses faites. Nous devons donc trouver des financements complémentaires…

Le bilan de cette saison devra permettre de définir le projet de la saison prochaine . Une case de conservation des légumes, une unité de transformation devraient être construites dès 2013.

Dans la convention qui lie Un Jardin au Mali et Di Kanmonou, il est prévu que la participation du village devra augmenter chaque année, grâce à la valorisation des récoltes, afin d’aboutir à l’autonomie pour la saison 2015-2016.




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